Présence XXII

Présence XXII « Les civilisations disparues (et à disparaître)

 

Presence XXII - Les civilisations disparues (et à disparaître) (6)


Qui ne s’est pas, au cours de son existence, interrogé sur le pourquoi et le comment de la disparition des civilisations anciennes ; il faut d’ailleurs distinguer celles qui ont totalement disparu et celles qui ont été assimilées, intégrées à la civilisation suivante. Il y a parfois même une fascination, un délire qui conduit à des élucubrations fantasmagoriques en opposition aux faits historiques, scientifiquement avérés.
Nombre de sociétés prospères ont disparu sans que l’on parvienne aujourd’hui encore à en expliquer les causes.
Les causes peuvent être multiples ; guerres, invasions, maladies, modifications climatiques entraînant sécheresse modifiant l’agriculture, religieuses, épuisement des ressources naturelles… etc… Chaque cas est spécifique et peut être le résultat d’une ou plusieurs de ces causes. Ces processus multifactoriels, complexes, se déploient sur des dizaines d’années, voire des siècles.
Quelques exemples de disparitions :
Cahokia, grande cité amérindienne (au sud de l’Illinois) disparue en 1350.
La civilisation Maya qui s’étend sur près de sept siècles ; la civilisation a disparu mais le peuple Maya existe encore.
La civilisation Pascuane alimentant toujours interrogations et controverses, mais le peuple Pascuan est toujours présent et la majorité descend du peuple autochtone.
Göbekli Tepe en Turquie, ensemble monumental d’enceintes constituées de monolithes avec des bas-reliefs finement sculptés. Découvert en 1963, fouillé depuis 1995 a la particularité d’avoir été volontairement enfoui sous terre à plusieurs reprises. Datées au carbone 14, les parties les plus anciennes ont au moins 12 000 ans (Il est décrit dans la Genèse, qu’à l’époque « antédiluvienne », c’est-à-dire avant le déluge, il aurait existé des civilisations très évoluées, il y a environ 12 000 ans).
Citons aussi les civilisations Incas, Egyptienne, Khmers, Moghols, Etrusques (Italie), Aksoumites (Ethiopie), Vikings (Norvège), Achéménides (Iran), Amérindienne ….etc.…
Des civilisations, aujourd’hui, sont aussi vouées à disparaître, les tribus indiennes de l’Amazonie par exemple, victimes de la surexploitation de la forêt et de toutes les ressources naturelles possibles, l’avidité prenant toujours le pas sur les valeurs humaines ; les sauvages ne sont pas toujours ceux que l’on pense.
Notre propre civilisation occidentale, à son apogée, est sûrement au terme d’une nécessaire réflexion, d’une remise en question afin d’amorcer un changement profond si l’on veut éviter un effondrement plus ou moins rapide de notre mode de vie ; surexploitation des ressources, pollution, désastres écologiques, surconsommation, surpopulation etc.

C’est un survol sommaire que je fais ici de la disparition des civilisations, laissant les études plus approfondies aux archéologues, aux ethnologues et à tous les spécialistes de ces domaines scientifiques, ceci étant pour moi une façon d’introduire et de planter le décor pour expliquer mon installation.
Le but de ce travail n’est pas de me substituer à ces spécialistes pour donner une explication des causes de ces disparitions, ni de démontrer quoique ce soit ; encore moins, comme c’est le cas dans l’ensemble de mon travail, d’illustrer ce propos. Ma démarche découle d’un besoin d’exprimer un sentiment face à un sujet concret ; dans ce cas, de faire partager à d’autres personnes les émotions inconscientes ressenties lors de l’évocation de ces disparitions. Tout se passe au plus éloigné, lointain, mystérieux de l’inconscient, des traces inscrites au plus profond de notre être quant à l’existence de ces civilisations, en sachant qu’elles sont la base, les piliers de ce qui fonde notre existence actuelle ; nous sommes le produit inconscient de leur mémoire.
Un élément en longueur, circulaire, en forme de sarcophage ou d’objet informel de mise en sépulture, sans âge, sans connotation, sans indication de repérage historique mais apportant la preuve d’une humanité perdue ; une boule cylindrique symbolisant la terre (notre terre) supportant cette humanité, écrasée, déformée par celle-ci avec tout ce que cela suppose de violence, de contrainte, d’exploitation. Une terre malmenée, foulée, exploitée, asservie au fil des millénaires par des civilisations avides de tout, de richesse, de pouvoir, de domination.
A côté de cela un peu d’humanité, de savoir ; une construction volontaire avec des signes gravés comme ils le seraient dans la pierre, dessinés dans des grottes ou sur des tablettes d’argile, des peaux, des parchemins. Des prémices d’écriture, de savoir, de communication. Un geste spontané, automatique, inconscient de la mémoire passée.
Ne rien dire de plus, ne rien raconter, ne rien expliquer, laisser agir l’émotion de chacun, l’héritage de notre âme, le profond de notre être.
Peut-être le plus important, réfléchir à nos vies actuelles, à nos comportements, à nos agissements, à notre avenir et à celui de nos descendants.
Daniel Despothuis